Main Event : le rêve s’arrête au Day 2

Toutes les bonnes choses ont une fin (brutale).

C’est le visage embué que j’ai mis ma veste, pris mon sac et salué la table. Au ralenti. Je venais de pousser mon mini-stack avec KQ, le tout pour être payé par KK. Le genre de coup qu’on ne gagne jamais. De toute façon, il ne me restait plus rien, environ 6k, pour un tour à 1 200. Je venais en fait de perdre un gros coup juste avant :

Blinds 200/400, ante 50. Je relance à 1 100 UTG+3 avec As10c et c’est payé par un joueur un peu loose, de SB. Le flop vient J 10 3 avec deux trèfles. Il checke, j’envoie 2 500, payé. Turn : As de trèfle. J’ai désormais deux paires et le tirage pour la troisième flush. Il checke et moi aussi (ce qui m’a sauvé). River : un petit trèfle. Il envoie 3 600 et je paie sec pour voir Kc 10h en face. Super. Merci. J’étais juste devant tout du long.

Et avant, j’avais encore raté deux gros tirages, tout en passant à côté d’un brelan avec une petite paire dans un pot assez gros dans lequel je me trouve embringuée. Bref, outre quelques petits vols, le seul coup que j’ai gagné de la journée, c’est avec KK : j’ai pris les blinds.

Une journée de poker comme on les déteste et qui n’aurait pas été aussi grave s’il ne s’était agit du plus beau tournoi de l’année…

Le bilan, c’est quand même qu’en 12h de jeu entre hier et aujourd’hui, je n’aurais pas fait un brelan, pas une quinte ou une couleur (sauf la dernière, celle qui trouve overflush). Je n’ai fait que gagner des petits coups (et en perdre des gros) et j’attends encore le bon vieux set up genre  double paire vs brelan ou autres full over full (soyons fous). Mais bon, je vais arrêter de whiner (en fait, il faut surtout que j’arrête de faire des compte-rendus quand je viens de bust)

Autoportrait (j'ai rajouté des cheveux quand même, sinon, on me reconnaissait moins 😀 )

C’est vraiment dur d’être éliminé du Main Event. Peut-être aussi parce que c’est mon premier et que je voulais vraiment aller loin… Plus hautes sont les espérances, plus lourde est la chute. On m’a quand même fait miroiter environ une chance sur 5 000 (au day 2) d’être multimillionnaire, une chance sur 500 d’être en finale et une chance sur 7 d’être dans l’argent. C’est quand même plus sympa et plus crédible que le loto, non ? Et c’est aussi qu’au-delà du confort financier, l’exploit fait plaisir. Je ne parle même pas d’être la première femme de l’histoire en finale du Main Event, mais juste de faire les places payées après 4 jours de lutte : ça doit rendre fier de soi.

Bref, je suis un tantinet déprimée.

Mais demain, ça ira mieux. Parce que j’adorais ma vie avant le Main, donc je vais l’adorer aussi après !