Lille, avec un L comme Loose…

D’habitude, quand je saute d’un tournoi, outre les 30 premières minutes systématiquement passées à ruminer, je finis toujours par me décider à aller visiter les environs du Casino pour me changer les idées.

Mais là… Je ne sais pas si c’est le ciel gris, le froid ou la pluie façon mammouth qui pisse (parce qu’à ce stade, ce n’est même plus une vache), mais j’ai préféré retourner au chaud dans ma chambre d’hôtel. En plus, la veille au soir, Benjo nous avait déjà offert avec coolitude de nous faire le guide dans sa ville natale et nous avions déjà pas mal exploré les alentours…

Dont un petit restaurant chaleureux du centre-ville qui ne proposait que des spécialités locales aux noms « biens de chez nous » : waterzoï, goyere (tarte au maroilles), carbonnade de bœuf, plein de trucs à base de pieds/oreille/beuh de cochon, Potjevleesch (je vous aurais indiqué avec plaisir la prononciation si je m’en souvenais), coq à la bière et autres andouilles (mouaahhaa), le tout lourdement arrosé de jus de houblon, partagé convivialement par la suite dans un bar avec d’autres survivants du Day 1 (Arnaud Esquevin, Guillaume Cescut, NLegend et Nicolas Babel).

Rien de tel qu'un bon vieux fromage qui sent mauvais pour fatalement déstabiliser ses adversaires à la table (Ruse de Sioux N°12) 😀

C’était pas mauvais ces spécialités mais le sommeil qui en a résulté, si. 😀

C’est donc fraiche comme une rose (en plastique) que je me suis assise lors du Day 2 avec un peu moins que la moyenne en jetons, 42 700 au lieu de 48 000, et que j’ai vu à regret 10 000 s’envoler dans les tapis adverses en moins de 10 minutes : 5 000 en relance un peu light sur un limpeur mais que je dois passer suite au 4-bet avec QQ de mon voisin de gauche puis 4 000 en relancant avec AJ et devant passer face à AK et QQ. Tranquille.

Ensuite, ben la routine habituelle : 8-3, J-2, K-3 etc… Le tapis qui fond, aucun spot et rien de bon qui s’annonce. Je crois d’ailleurs qu’il faut que je commence à vraiment perfectionner ma technique de « Je sais jouer avec des vraies poubelles ».

Je me débrouille tout de même pour doubler après avoir 3-bet all-in avec paire de 6, ma meilleure main de la journée, et être payée par paire de 5. Mais je perds ensuite un gros coup dans lequel je paie une de ces fameuses river « Soit il a rien, soit il a les nuts » (les nuts, obv).

Et le dernier coup, et bien je décide de mettre en pratique ma technique du « Je joue sans mes cartes puisqu’elles sont vraiment pourries » :

J’ai un dénommé « Raver44 » à ma table : hyper LAG, techniquement redoutable et qui relance dès qu’il a une ouverture – ou presque-, surtout en fin de parole. J’avais déjà vu qu’il avait (logiquement) tendance à fold face à un 3-bet, surtout de la part d’un joueur à l’image tight et qui avait de la profondeur derrière (c’est là-dessus d’ailleurs que j’aurais du réfléchir). C’est donc le cœur léger que je le 3-bet alors qu’il vient de relancer pour la millième fois en fin de parole. Et je n’ai pas regardé mes cartes. Je suis au bouton et pousse 26k (blinds 1400/2800, ante 300) sur sa relance de 6 000. Et c’est évidemment le moment où il a QQ. Et moi… 6/2o.

Alors oui, c’est le moment où je me dis que j’aurais quand même dû regarder mes cartes et choisir des cartes de protection au cas où j’étais payée. Mais ayant fait le move pour qu’il passe, ben je n’ai plus qu’à me ronger les doigts.

J’en ai parlé autour de moi et j’ai eu deux avis : 1/ Jamais il passe sa main, il est assis devant 140k. Il paie avec any two pour la côte  2/ Un pro qui l’avait déjà pratiqué m’a dit qu’il y avait beaucoup de mains qu’il pouvait passer et que j’avais effectivement une bonne fold equity, surtout que je n’avais pas joué depuis des plombes. Mais bon, je crois que j’ai mal joué et que, même si j’étais très short, j’aurais dû attendre un peu plus… En bref, je suis éliminée 24e pour 12 places payées, dommage dommage…

Surtout que ma première journée s’était plutôt bien passée et que j’avais réussi un monter un tapis sans encombre, petit à petit. J’avais même fait carré (je crois que ma moyenne est à un par an, ce qui est très correct). Il ne m’avait pas rapporté beaucoup mais vu comme je l’avais délibérément joué, il m’avait rapporté beaucoup plus dans les coups suivants (mais c’est le moment où je ne vais pas tout dévoiler non plus 🙂 )

Le regard droit tourné vers la gloire, la victoire et la domination implacable de mes adversaires (non, en fait, c'est plutôt "le regard droit vers la porte de sortie") (Merci à FPC pour cette chouette photo !)

En bref, j’avais une image très bonne et une table sympathique (dont « La quinte Papa » à ma gauche) et j’ai ensuite été déménagée à la table de Lucille Cailly, Cathy Hong et ElkY, ce qui est tout de suite moins rigolo. Vous me croierez si vous voulez mais la seule personne à qui j’ai pris des jetons, ben c’était ElkY. Dont un bluff où je n’étais pas peu fière sur le moment (je le 3-bet en position avec A-9o, il paie. Le flop vient K Q x sans tirage couleur –je crois -, bref, rien à voir avec la choucroute. Il donke 4500, j’envoie 11k et il passe. Mon égo m’a évidemment forcée à lui montrer (stupide que je suis, j’avais encore envie de prouver à mon ex-prof de NRJ12 que je pouvais le bluffer), mais bon, c’est la dernière fois. Et puis de toute façon, ça ne l’a pas fait tilter du tout, ça l’a juste fait marrer : je l’ai bluffé avec la meilleure main, comme il dit, puisque ma hauteur As était une meilleure main que la sienne ! 😀

J’ai ensuite réussi à monter ensuite jusqu’à 53k après avoir sorti un joueur avec AK contre A10 chez lui mais je vais alors m’enferrer dans un de ces fameux « coups foireux » que nous connaissons tous : celui que tu sais qu’il faut que tu abandonnes mais que tu n’abandonnes pas. Bref, j’avais fini à 43k.

La suite vous la connaissez : maroilles, visite, bière, dodo, busto et… bounty à 175 euros peu après ma sortie. Un ultra-méga turbo que j’ai finit face à Lucille (AT vs AQ) qui me doit donc une tournée de mojito pour punition de m’avoir pris mon bounty, d’autant plus qu’elle s’est adjugée le tournoi avec brio quelques heures plus tard ! 😀

Sur ce, plus de tournois live avant Enghien mi-novembre mais plein de tournois online prévus dont mon bounty et tout ce dont je parle dans les posts ci-dessous !  A+++ !

11 Réponses to “Lille, avec un L comme Loose…”

  1. D8 Says:

    excellent compte rendu!
    j’avais adoré la ville de Lille. Mon guide à moi était un certain Celtic Touch..
    J’aime bien le « coup foireux que tu n’abandonnes pas alors que tu sais qu’il faut abandonner ».. un classique..!
    Au fait, trembles, je me suis inscrit sur 888 juste pour te buster de tes tournois ou tu seras la prime!

  2. TiTi PoKEr Says:

    Plus de tournoi avant Enghien, mi novembre … on dirait que c’est si loin ….. loll. Pauvre Claire.

    Côté technique, no comment, comme à mon habitude, ce n’est pas l’élève qui dira quoi que ce soit ….

    Par contre les découvertes culinaires du terroir, ça, c’est merveilleux :). Comprends même pas pourquoi la nuit fut agitée ….. enfin si, un petit peu, lolll.

    GL pour les tournois online, dommage que .fr nous soit encore à l’heure actuelle inaccessible.

  3. TiTi PoKEr Says:

    D8 qui poste en même temps que j’écris, ça ne le fait pas. J’ajouterai donc que suite à son commentaire, je te souhaite vraiment GL, comme ça il va déposer, et redéposer, et déposer encore et encore ….lolll

  4. Lou Papet Says:

    il sent le fromage ce post !

  5. lessims (Shark Fisher) Says:

    888 la room des blogueurs (vont pas être faciles à gagner ces ipads …)

  6. Kof Says:

    Vivement le début de la chasse au bounty ;o)

  7. stefal Says:

    Le soleil était à Tournai, pas très loin.

  8. mat Says:

    mais quel post, quel style miam on en redemande
    I love le moov avec 62o et le processus qui va avec. CA c’est du poker pour la win. c bien t pas scaredmoney, VGG
    Un gros merde pour Enghien !

  9. Bob Says:

    Tu as utilisé ton image suite à ton carré… merci de l’info, j’avais de serieuses suspicions.

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