Deuxième ITM dans ces WSOP : mi-youpi mi-groumpf

Cette fois, et contrairement à mon dernier ITM aux WSOP, c’est la mine piteuse et quelque peu ahurie que je me suis dirigée avec mon misérable ticket annoté  « 130e » vers la zone « je retire l’argent que j’ai bravement gagné en tournoi ».

Je n’avais joué le dernier tournoi que pour entrer dans l’argent, et celui-ci, je désirais vraiment aller loin. Le plus loin possible. Sans viser la table finale certes – faut y aller tranquille dans ses objectifs – mais au moins dans les dernières cinq ou six tables.

Ca ne m’a évidemment pas empêché de resserrer mon jeu à la bulle (je crois que je ne me pardonnerais pas de faire un move stupide et de sauter à deux places de l’argent, même si la somme est faible). Mais après, j’ai joué. Et j’ai pris quelques risques. Mesurés certes, mais des risques quand même.

C’est d’ailleurs ainsi que j’ai doublé mon tapis après une grosse sueur froide : je relance au bouton avec K-10 de coeur et la SB, qui possède une montagne de jetons, me surrelance. Mon détecteur à re-steal s’enflamme et je décide de partir à tapis en sachant que j’ai encore une jolie fold equity malgré son gros stack. De plus, j’ai une belle image. Sauf qu’il me paie. Horreur. Je suis sure d’être derrière. Mais il me montre une paire de 8, je gagne le flip et double pour revenir dans la moyenne. C’est mon vrai coup de chance de ce tournoi !

Parce que ce Day 2 aura été à marquer « card dead » de bout en bout. Un désert de cartes total dans lequel j’ai surnagé en volant à droite à gauche mais dans lequel il y a tout de même eu deux exceptions (rions ensemble) :

. J’ouvre AA en milieu de parole. Je relance et je prends les blinds. Youpi.

. Je suis de BB et, comme d’habitude, je ne regarde pas mes cartes avant mon tour. Tous les joueurs passent et la SB hésite à relancer. Etant donné que j’adorerais un petit walk, je me tourne vers lui et plaisante comme je le fais souvent : « Ne fais rien que tu pourrais regretter hein ? » Et là, il passe en souriant. Je hoche la tête du style : « C’est bien petit, donne-moi un walk tout le temps ! » Et là, je regarde quand même mes cartes, par curiosité : AA. J’ai hurlé et la table a explosé de rire. C’était le premier walk depuis le début de la journée !! Et j’avais AA !! En plus, c’est pas comme si je les avais regardées avant et que j’avais lâché un tell d’enthousiasme, non. Bref, au moins j’ai fait rire tout le monde. Dont Allan Baekke, à ma droite, qui est un véritable boulet : traduire par « machine à gagner impitoyable et talentueuse que tu préfères éviter à tout prix tellement qu’en plus de bien jouer, il runne méga-good (je vous passe sur les coups qu’il a gagné après ; c’était n’importe quoi, genre un one outer, cinq gros flips etc…) ».

L’autre boulet que j’ai pu avoir à ma table aujourd’hui, c’est Faraz Jaka. Le mec le plus LAG qui existe (et qui n’a pas la rigueur mathématique de Baekke = il est complètement imprévisible et fou) et dont l’immense plaisir est de pressuriser la table à tous les coups, tous le temps. Un enfer. En plus, il était pile à ma gauche. Et bien pourtant, il a pris des jetons à tout le monde et n’en a redistribué qu’à une seule : bibi ! (grand sourire de fierté)

Faraz Jaka dépouillé, moi qui ramasse ses jetons, ma copine Almira Skripchenko qui passe me soutenir : what else ? 🙂

Blinds 400/800, ante 100. Comme d’hab, il relance UTG à 1800 et je complète de BB avec paire de 7. Le flop vient 5 2 2. Je checke et lui aussi (zut).  Turn : 6, check, il mise 3 000 et je paie. River : 4, il envoie 4 500 et je paie. Il avait 5-6o (et s’était quand même débrouillé pour faire deux paires inférieures avec sa poubelle). Je sais ce que vous pensez : mais pourquoi diable n’ai-je pas relancé préflop – ce qui semble être l’option la plus simple face à ce genre de joueur -? Trois raisons : 1. parce qu’on est à 30 places des places payées (sur 3 100 joueurs au départ), 2. parce qu’il n’en a rien à faire d’un ITM mais qu’il sait que moi si et que c’est un grand afficionados des 4-bet ultra-light et que j’ai pas envie du tout d’avoir mal à la tête 3. parce que si le flop est sympa pour moi, je n’ai plus qu’à attendre qu’il mise. Jouer en protection, ça a du bon aussi 🙂 (et oui, si la river avait été une over-card pour ma paire, je payais quand même)

Bref, j’ai passé une journée que j’ai aimée. Aller loin dans un tournoi comme celui-là, et voir petit à petit les tables qui cassent et le compteur chuter, c’est bon. Juste bon. L’Amazon se calme, moins de bruit, moins de cris, moins d’agitation… On se sent comme dans un cocon…

Et puis est arrivé mon dernier coup. Je viens d’arriver à une nouvelle table avec 44k (blinds 1 000/2 000, ante 300 et augmentation bientôt) et j’ouvre paire de 6 en début de parole. Je relance à 5 500 et le chip leader de la table, qui est de surcroit au bouton, m’envoie 14k. Mon dieu que fais-je ? Pas envie de payer puis passer sur un flop dangereux. Je suis tentée de passer tout de suite et de garder 39k derrière mais j’ai aussi envie de prendre ma chance de monter des jetons. Et je pense qu’il s’agira d’un coin flip. De plus, si je pars à tapis, il y a tout de même une chance pour qu’il passe. Faible, mais elle existe (il a environ 120k), genre s’il a KJs ou un as pas terrible – parce que les joueurs qui restent ne sont pas des fishs et qu’ils savent mettre la pression -. Du coup, ben je prends la décision de tout pousser pour entendre « call » un millième de secondes plus tard. Ah. Mauvais signe ça… Ben oui. Il avait les As…

J’ai évidemment des regrets maintenant. Mais bon, au poker, on passe son temps à faire des choix. Certains sont bons, d’autres pas, on n’est pas des machines après tout. Et puis il y a tant de fois où l’on décide de 4-bet et que ça passe ! Ou de deux (ou trois) barrels et que ça passe aussi ! Je me console donc en me disant que mon bilan WSOP est pour l’instant positif et que c’est finalement la seule chose qui compte.

En plus, il m’en reste encore deux à jouer sous les couleurs de 888Poker : l’Ante Up à 5 000$ le 3 juillet et le Main Event le 7 juillet !

12 Réponses to “Deuxième ITM dans ces WSOP : mi-youpi mi-groumpf”

  1. lou papet Says:

    toujours un plaisir de te lire

    je crois que je vais monter un fan klub 😀

  2. D8 Says:

    méfies toi de lou papet, des fois il joue sous un pseudo impossible à retenir..
    Bien joué en tous les cas!

  3. lou papet Says:

    🙂

    mais non

    iwtfylaa

    il suffit de savoir ce que ça veux dire 😉

  4. lessims (Shark Fisher) Says:

    Le coup où tu sors, j’ai fait la même erreur au Cap d’Adge à la table de Xewod (sauf que ce n’était qu’un 300€ et que j’étais loin d’être ITM LOL)
    Joli parcours en tout cas !

  5. xaveman Says:

    je comprend pas tu aurais du gagner le coup avec ta paire de 7 le board affichant 2 paires 7 2 pour toi et 56 pour lui

  6. xaveman Says:

    oupsss je suis nul !!!!!!

  7. Kof Says:

    Bravo quand même, c’est quand un ITM c’est déjà beau !
    GL pour la suite.

  8. Eric Dethier Says:

    Excellente cette deuxième ligne au palmarès. La victoire est belle mais le poker c’est aussi vivre de ses gains et donc faire des résultats.

    TJ Cloutier est un des joueurs qui a le plus d’ITM au states mais pas de gros titre. Évidemment le titre c’est la gloire. Hum cornélien comme choix. 😉

  9. Eric Dethier Says:

    J’ai vu sur photo que tu as eu l’occasion de rencontrer quelques membres de mon site Belgiumpoker.net.

Laisser un commentaire